Les Rendez-Vous de l’UNESCO 2023: Aspects de la Citoyenneté mondiale

Cycle de manifestations organisé par la Commission luxembourgeoise pour l’UNESCO

Dans le cadre du cycle « Les Rendez-Vous de l’UNESCO », la Commission luxembourgeoise pour l’UNESCO lance en 2023 une nouvelle série de manifestations pluridisciplinaires autour de la thématique de la citoyenneté mondiale.

Ce cycle – élaboré en collaboration avec l’auteur Samuel Hamen – est organisé en partenariat avec nombreuses institutions comme l’Institut Pierre Werner, les Théâtres de la Ville, l’Université de Luxembourg, le Zentrum fir politesch Bildung, le magazine Forum, Les Cahiers luxembourgeois, l’Institut grand-ducal, le Centre de documentation des Migrations humaines, l’Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher, le Musée national d’histoire naturelle, le Centre national de l’audiovisuel ou encore la Cinémathèque. Il comprendra entre autres des expositions, des tables rondes, des colloques, des publications, des pièces de théâtres, des projections de films ou encore des conférences. Ces manifestations sont prévues tout au long de l’année 2023.

Le concept de la citoyenneté mondiale

La Déclaration universelle des droits humains a été rédigée après la Seconde Guerre mondiale par un comité de rédaction présidé par Eleanor Roosevelt et constitué en majeure partie de ressortissants de nations victorieuses qui – il est vrai – a tenu compte des suggestions faites par des spécialistes émanant d’autres cultures. Cette déclaration est-elle vraiment universelle si l’on considère le fait que de nombreux pays qui l’ont signée la bafouent ouvertement ? Que faisons-nous pour défendre ses valeurs ? Enfin, peut-on encore parler des seuls droits humains sans se préoccuper des droits de la planète et des autres espèces vivantes ?

Le concept de la citoyenneté mondiale (angl.: global citizenship) est complexe et ne fait pas l’unanimité. Comme il touche de nombreux domaines de nos vies, il peut être abordé sous plusieurs angles dont suivent quelques exemples.

  • Les nations que nous les connaissons aujourd'hui sont en majeure partie des constructions politiques du XIXe et du début du XXe siècle, issues souvent d’une politique de force, teintée de colonialisme. A notre époque de multilatéralisme avec l'ONU, l'OTAN ou l'UE, la nation individuelle a-t-elle encore un sens ? Les nations ne sont-elles pas plutôt (souvent) des causes de guerre et de tensions ? Les budgets militaires faramineux ancrés dans le concept de défense d’une nation ne pourraient-ils pas être utilisés plus judicieusement ?
  • Dans quelle mesure l'individu se sent-il appartenir à un État-nation alors que la vie qu'il mène est déterminée par des facteurs globaux (internet, médias sociaux, rupture de la chaîne alimentaire due aux guerres, changement climatique, disparition de la biodiversité et des écosystèmes, pandémie) ?
  • La notion de citoyenneté mondiale n'implique-t-elle pas également l'idée d'une gouvernance mondiale ? L'ONU est-elle (encore) à la hauteur d’un tel mandat ?
  • Quel est le poids du droit international public et des tribunaux internationaux ?
  • Quel est le rôle concret de la culture et de l'éducation dans l’analyse et la transmission de la citoyenneté mondiale en tant que valeur et objectif ? Comment concilier des approches philosophiques conditionnées e.a. par la religion avec une « citoyenneté » commune à tous ?
  • La citoyenneté mondiale est-elle une menace pour les identités et les cultures locales ?
  • Comment la littérature, les arts de la scène ou le cinéma reflètent-ils cette dichotomie entre le local et le global ?
  • Le terme est-il historiquement neutre ? Qui se sent concerné par ce concept et qui, au contraire, le considère comme problématique en raison de son empreinte occidentale ?

En approchant la notion abstraite de citoyenneté mondiale dans des domaines aussi divers que le théâtre, la littérature, la conquête de l’espace, le droit pénal international, le changement climatique, le phénomène de la migration ou le rôle des Nations Unies, elle gagne en contour et en substance. En s’associant à de nouveaux partenaires, la Commission luxembourgeoise pour l’UNESCO ouvrira le débat à un plus large public et espère contribuer ainsi à une analyse plus fouillée du concept de la citoyenneté mondiale.

Devant les défis globaux et les crises multiples, le cycle 2023 des « Rendez-vous de l’UNESCO » permettra ainsi de réfléchir aux approches multilatérales et d’identifier comment elles peuvent permettre aux citoyens du monde, de jouer un rôle actif dans la défense des valeurs de paix, respect et tolérance en vue d’un développement plus durable, et ceci tant au niveau individuel que collectif, dans un cadre privé ou celui des programmes de l’UNESCO.

L'UNESCO et la citoyenneté mondiale

Une organisation multinationale comme l’UNESCO – avec les valeurs humanistes qui sont les siennes – a lancé au fil des décennies de nombreux programmes et initiatives qui s’adressent toujours aux acteurs concernés en tant que citoyens du monde. Ses conventions et recommandations sont le fruit de consultations et de réflexions globales, donnant ainsi la chance à tous les États membres de se prononcer.

Ses programmes les plus connus – dont Luxembourg fait désormais partie – sont

  • Le patrimoine mondial (« Luxembourg, vieux quartiers et fortifications » 1994)
  • Le patrimoine documentaire (Memory of the World, « The Family of Man » 2003)
  • Le patrimoine culturel immatériel (« Procession dansante d’Echternach », 2010, « L’art musical de sonner la trompe », 2020)
  • L’Homme et la Biosphère (« Minett UNESCO Biosphere » 2020)
  • UNESCO Global Geoparks (« Natur- a Geopark Mëllerdall”, 2022)
  • Les écoles associées de l’UNESCO
  • La Chaire UNESCO en Droits humains auprès de l’Université du Luxembourg  

Tous sont impliqués – chacun à sa manière – à la réflexion sur les grandes questions globales que sont le développement durable, le respect de la nature et des droits humains.

L'éducation est un domaine de compétence important de l'UNESCO. Très tôt, elle a plaidé pour l'éducation à la citoyenneté mondiale, un concept qui fusionne de plus en plus avec l'éducation au développement durable, preuve de l'interdépendance des deux concepts. Les 13 (et bientôt 15) écoles UNESCO du Luxembourg, couvrant une fourchette d’âge des élèves allant de l’enseignement fondamental à l’éducation des adultes, font des projets individuels (et parfois communs) qui – rien que par le fait de la diversité de notre population scolaire – s’inscrivent très bien dans un contexte de citoyenneté mondiale.

Les réflexions menées à l’Université de Luxembourg par les étudiants suivant les cours proposés par la Chaire UNESCO en droits humains ne peuvent évidemment pas se faire sans discuter l’universalité des droits fondamentaux.

Le programme des manifestations peut être téléchargé ci-dessous. Les évènements seront également intégrés sous la rubrique "agenda" de ce site internet.  

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