Patrimoine immatériel

L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre.

Le patrimoine culturel immatériel comprend les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants. Parmi ce patrimoine figurent les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire de l’artisanat traditionnel. Le patrimoine culturel immatériel ne peut être patrimoine que lorsqu’il est reconnu comme tel par les communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent.

Le patrimoine culturel immatériel est à la fois traditionnel, contemporain et vivant, comme il comprend aussi des pratiques rurales et urbaines de nos jours. Il se développe à partir de son enracinement dans les communautés et dépend de ceux dont la connaissance des traditions, des savoir-faire et des coutumes transmis de génération en génération ou à d’autres communautés.

Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est indispensable au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.

© Christophe Hubert

La procession dansante d’Echternach

La procession dansante d’Echternach a lieu tous les ans le mardi de Pentecôte en hommage à St Willibrord (658-739), missionnaire venu d’Irlande, fondateur de l’Abbaye d’Echternach. Il est difficile de fixer l’origine de cette pratique faute de  documents historiques. Elle est mentionnée pour la première fois à la fin du 15e siècle. Certains voient l’origine en rapport avec les cortèges des flagellants des 13e et 14e siècles et expliquent la danse comme une manière de prévenir ou de guérir les convulsions de certaines maladies nerveuses comme l’épilepsie par l’imitation homéopathique de ces mouvements. D’autres croient l’origine de la procession due à un vœu des paroissiens de la localité de Waxweiler dans l’ « Eifel », suite à une grande calamité. Beaucoup de commentateurs de la procession pensent, par contre, que l’origine de la procession est à considérer dans le contexte de la christianisation de nos régions. Elle serait un rite païen transformé, où la danse, expression universelle de sentiments humains, exprimerait la reconnaissance du peuple envers St Willibrord pour les bienfaits reçus. Il est vrai que l’abbé Thiofrid, vers 1100, mentionne déjà un grand rassemblement de pèlerins les jours de la Pentecôte sans toutefois mentionner la danse. La procession a survécu à de nombreux interdits et rassemble chaque année quelque 8000 danseurs qui se retrouvent dans une ambiance conviviale pour « prier avec les pieds » et continuer la tradition.

Les pèlerins s’alignent en rangs de 5 personnes et, reliés par des mouchoirs ou foulards pliés en triangle,  avancent en sautillant, au rythme des fanfares qui jouent une ancienne mélodie populaire. La procession les conduit à travers les ruelles d’Echternach jusque devant la tombe de St Willibrord dans la crypte de la basilique.

Le 16 novembre 2010, le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a décidé à l’unanimité d’inscrire la procession dansante d’Echternach sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

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