L'UNESCO et les objectifs de développement durable
Des chefs d’État et de gouvernement, des hauts responsables des Nations Unies et des représentants de la société civile, se sont réunis en septembre 2015, dans le cadre de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, et ont adopté les Objectifs de développement durable (ODD). Ces objectifs forment un programme de développement durable, universel et ambitieux, un programme « du peuple, par le peuple et pour le peuple », conçu avec la participation active de l’UNESCO.
L’UNESCO contribue à la mise en oeuvre de ces objectifs par son travail dans les domaines suivants:
- Éducation
- Sciences naturelles
- Sciences sociales et humaines
- Culture
- Communication et information
- Les objectifs de développement durable et l'océan
Les objectifs de développement durable sont un appel à l'action lancé à tous les pays - pauvres, riches et à revenus moyens - pour promouvoir la prospérité tout en protégeant la planète. Ils reconnaissent que l'élimination de la pauvreté doit aller de pair avec des stratégies qui favorisent la croissance économique et répondent à toute une série de besoins sociaux, notamment en matière d'éducation, de santé, de protection sociale et d'emploi, tout en s'attaquant au changement climatique et à la protection de l'environnement.
Le Luxembourg et les objectifs de développement durable
Au Luxembourg, le principal instrument de mise en œuvre est le plan national pour un développement durable. Le gouvernement a retenu 10 champs d'action prioritaires :
- Assurer une inclusion sociale et une éducation pour tous
- Assurer des conditions pour une population en bonne santé
- Promouvoir une consommation et une production durables
- Diversifier et assurer une économie inclusive et porteuse d’avenir
- Planifier et coordonner l’utilisation du territoire
- Assurer une mobilité durable
- Arrêter la dégradation de notre environnement et respecter les capacités des ressources naturelles
- Protéger le climat, s’adapter au changement climatique et assurer une énergie durable
- Contribuer, sur le plan global, à l’éradication de la pauvreté et à la cohérence des politiques pour un développement durable
- Garantir des finances durables
5 principes de base pour un développement durable au Luxembourg
- Maintien d’une qualité de vie et d’un niveau de développement humain élevés pour la
population résidant et travaillant au Luxembourg ; épanouissement personnel par une liberté
« responsabilisante » - Respect des droits écologiques, sociaux et culturels des générations futures et des autres
nations de la planète (responsabilités intemporelle et internationale) - Respect des limites écologiques et de la capacité régénératrice de la nature lors de l’usage
des ressources naturelles à notre disposition - Défense de la cohésion sociale grâce à l’équité et à la solidarité
- Préservation de la prospérité économique par le développement d’une économie porteuse
d’avenir, grâce à la diversification et aux innovations socio-écologiques.
- Assurer une inclusion sociale et une éducation pour tous
Ce qui a fait la force de la société luxembourgeoise, c’est sa cohésion et l’importance accordée à la politique sociale. Composée d’un grand nombre d’étrangers (près de 48 % à l’heure actuelle), elle est riche de ses diversités. La priorité du gouvernement est de renforcer cette cohésion en oeuvrant contre tout type d’exclusion sociale et de discrimination, en luttant activement contre la pauvreté et en favorisant l’inclusion sociale notamment professionnelle. Notre société doit donner l’opportunité à chaque résident, quelles que soient ses capacités et ses origines, de participer à la vie de la cité et d’avoir accès à un travail qui lui permette de vivre sereinement.
- Assurer des conditions pour une population en bonne santé
La santé est le capital le plus précieux que possède un être humain et une condition essentielle au développement durable. C’est aussi un prérequis indispensable à une économie dynamique et au maintien d’une qualité de vie élevée. Au Luxembourg, l’espérance de vie se situe un an au-dessus de la moyenne des pays développés (84,4 ans pour les femmes et 79,9 ans pour les hommes). Mais, dans un pays aussi prospère, cela n’est pas suffisant. Trop de personnes et notamment les enfants sont victimes de problèmes de santé, de pathologies, d’accidents, de risques qui pourraient être évités : accidents de la route, de travail, à domicile, obésité, mésusage de drogues, VIH en sont quelques exemples. La lutte contre les maladies dues à des facteurs de risque et les causes de mort précoce doit être intensifiée à tous les niveaux.
- Promouvoir une consommation et une production durables
Pour améliorer l’empreinte écologique importante du Luxembourg, le gouvernement souhaite faire de l’économie circulaire et des circuits courts un secteur phare de notre économie et de notre quotidien. Dans ce changement de paradigme, c’est l’ensemble des acteurs économiques (place financière, logistique, production industrielle, PME, commerce, etc.), qui devront être impliqués dans la définition des objectifs pour les filières économiques pertinentes pour le pays.
- Diversifier et assurer une économie inclusive et porteuse d’avenir
Le débat sur le développement futur du pays appelle une croissance plus qualitative et plus inclusive qui nécessite une économie intelligente, à haute valeur ajoutée, consommant moins de ressources et porteuse d’emplois de qualité qui permettent d’assurer une vie décente pour tous.
- Planifier et coordonner l’utilisation du territoire
Le Luxembourg est un petit territoire, 2586 km² à peine, sur lequel se concentrent une foule d’infrastructures et d’activités humaines toujours plus denses. Le pays exerce une telle attractivité sur les personnes et les investisseurs étrangers que la pression se ressent à tous les niveaux : prix immobiliers exorbitants, manque de terrains, pollution de l’air, de l’eau, des sols, fragmentation du sol, infrastructures asphyxiées, pression croissante sur les surfaces agricoles… Pour le gouvernement, il est important d’y apporter une réponse globale, sans hypothéquer l’avenir du territoire ni la qualité de vie de ses habitants.
- Assurer une mobilité durable
La question de la mobilité est un point noir dans la politique luxembourgeoise depuis des décennies, malgré tous les efforts consentis. 69 % des déplacements se font aujourd’hui encore en voiture, causant d’innombrables problèmes de congestion, de pollution et de santé publique. Deux tiers des émissions de gaz à effet de serre du Luxembourg provenant du secteur des transports, il est urgent de réduire les émissions liées à la mobilité par la promotion des transports en commun, de l’électromobilité et de la mobilité active ainsi que par l’adaptation des taxes sur les carburants, mesures inscrites dans le Plan national intégré Énergie et Climat. Le Grand-Duché est le 2e pays le plus motorisé au monde et le gouvernement appelle de ses voeux un changement radical de paradigme.
- Arrêter la dégradation de notre environnement et respecter les capacités des ressources naturelles
Vu la splendeur de ses forêts et ses paysages bucoliques, il est difficile pour un habitant du Luxembourg ou pour un visiteur de s’imaginer que la nature y soit particulièrement menacée. Et pourtant, l’état sanitaire des forêts se dégrade continuellement sous l’effet combiné de la pollution de l’air et du changement climatique (seul un tiers des arbres est réellement en bonne santé). Le gouvernement a pris la décision d’intensifier les mesures pour augmenter la part de l’agriculture biologique à 20% d’ici 2025 pour mieux valoriser la diversité biologique, la restaurer et l’utiliser avec discernement en assurant le maintien des services fournis par les écosystèmes.
- Protéger le climat, s’adapter au changement climatique et assurer une énergie durable
Si pour l’instant le Luxembourg remplit ses engagements pour 2020 en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il poursuit cependant une plus grande ambition à l’horizon 2030. Au Grand-Duché, prospérité et croissance démographique se conjuguent depuis longtemps avec les niveaux les plus élevés de l’Union européenne dans presque tous les secteurs de consommation ayant un impact sur le climat : par habitant, une consommation d’électricité de 11.000 kWh, une surface habitable de 52,4 m² ou encore 0,66 voiture … ce qui se traduit par des émissions de gaz à effet de serre par tête élevées (20,4 tonnes en 2013). Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, le Luxembourg devra adopter un mode de vie plus durable, c’est-à-dire à la fois réduire drastiquement sa consommation d’énergie et augmenter considérablement la part des énergies renouvelables.
- Contribuer, sur le plan global, à l’éradication de la pauvreté et à la cohérence des politiques pour un développement durable
L’Agenda 2030 de l’ONU est la feuille de route qui guide le Plan national pour un développement durable. Les actions et mesures prises par le Luxembourg, tant au niveau de son gouvernement que des acteurs de l’économie et de la société civile, ont également un impact sur le reste du monde, qu’il soit lointain ou plus près de nous. Cet impact est direct à travers la politique de coopération au développement (1 % de son RNB) avec laquelle le Luxembourg contribue au développement socio-économique des pays et populations les plus pauvres et vulnérables.
- Garantir des finances durables
L’Accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 2° et dans lequel le Grand-Duché a joué un rôle moteur, a accéléré l’initiative « Sustainable finance road map » au Luxembourg. Il a dynamisé un processus qui était en fait à l’oeuvre depuis un certain nombre d’années déjà. En 20 ans, le pays est devenu un acteur important et reconnu dans la microfinance et la finance inclusive. Sa bourse est déjà leader mondial dans la cotation d’obligations vertes. Le financement de la lutte contre le changement climatique exige des solutions ambitieuses et d’énormes flux de capitaux. Beaucoup de compétences ont été acquises au Luxembourg dans ces domaines et les acteurs sont rassemblés dans une plateforme, la Climate finance Task Force, qui va permettre de décupler les moyens mis en oeuvre dans cette lutte dont les enjeux dépassent tout ce que le monde a connu jusqu’alors.