24 janvier : Journée internationale de l’éducation

Changer de cap – transformer l’éducation

Le 3 décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies proclament le 24 janvier « Journée internationale de l’éducation » afin de souligner le rôle essentiel que l’éducation joue dans l’élaboration de sociétés durables et inclusives, et ceci aussi dans le contexte de la réalisation de l’Objectif de développement durable 4 de l’Agenda 2030 qui revendique une éducation de qualité pour tous tout au long de la vie.

Au sein des Nations-Unies, l’UNESCO est le chef de file pour l’éducation, un droit humain fondamental et pierre angulaire de la paix et du développement durable. En 2019, elle a initié la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation qui – après une concertation mondiale – a remis son rapport en novembre 2021. Le titre de ce rapport « Repenser nos futurs ensemble – Un nouveau contrat social pour l’éducation » est déjà programme : les auteurs mettent l’accent sur une réflexion commune, dépassant les frontières nationales et culturelles afin de parvenir à une conception commune des finalités publiques de l’éducation.

« Au XXe siècle, dans les politiques publiques, l’éducation avait pour objectif principal de soutenir les efforts nationaux en matière de citoyenneté et de développement, sous la forme d’une solidarité obligatoire pour les enfants et les jeunes. Néanmoins, aujourd’hui les risques majeurs qui menacent l’humanité et la planète nous obligent à réinventer de toute urgence l’éducation afin de mieux nous préparer aux défis qui se profilent à l’horizon. Cette réinvention suppose de travailler ensemble à la création de futurs solidaires et communs. Le nouveau contrat pour l’éducation doit nous réunir autour d’initiatives collectives »[i].

Le rapport – soutenu par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse – fait plusieurs propositions pour ce renouvellement urgent de l’éducation.

  • « La pédagogie doit s’organiser autour de principes de coopération, de collaboration et de solidarité. Elle doit encourager les apprenants à mettre en commun leurs compétences intellectuelles, sociales et morales pour transformer le monde tout en faisant preuve d’empathie et de compassion ; elle doit en revanche permettre de désapprendre les préjugés, les idées reçues ainsi que tout ce qui est facteur de discrimination. (…)
  • Le curriculum doit mettre l’accent sur les apprentissages écologiques, interculturels et interdisciplinaires en mesure d’aider les élèves et les étudiants à accéder et à contribuer au savoir, tout en développant leur capacité de mettre ce savoir en pratique, mais aussi à le remettre en cause. Le curriculum doit s’inscrire dans une conception écologique de l’humanité, susceptible de contribuer à rééquilibrer notre rapport à la Terre, susceptible aussi de nous faire prendre conscience que cette planète est vivante et la seule dont nous disposons. La désinformation doit être combattue, notamment par des compétences dans le domaine de la science, des humanités et du numérique, afin de nous aider à mieux distinguer le vrai du faux. Enfin, les méthodes, les politiques et les contenus éducatifs doivent encourager une citoyenneté active ainsi que la participation démocratique.
  • Il faut souligner le renforcement des dimensions professionnelles des enseignants dans un cadre collaboratif, en reconnaissant les enseignants à la fois pour leur travail de création de savoir et pour leur rôle de premier plan dans le processus de transformation sociale et éducative. Le travail des enseignants doit s’appuyer sur la collaboration et le travail d’équipe. La réflexion, la recherche, la création de savoir et de nouvelles pratiques pédagogiques doivent faire partie intégrante de l’enseignement lui-même. C’est pourquoi il est nécessaire de promouvoir l’autonomie et la liberté pédagogique des enseignants, et de veiller à ce qu’ils participent pleinement aux dialogues et débats publics relatifs aux futurs de l’éducation.
  • Parce qu’elles défendent l’inclusion, l’équité et le bien-être individuel et collectif, les écoles – ces espaces d’éducation privilégiés – doivent être préservées ; mais aussi réinventées, afin de mieux promouvoir la transformation du monde vers des futurs plus justes, plus équitables, plus durables. Les écoles doivent être ce lieu qui rassemble des groupes, de personnes diverses et différentes et les expose à des défis et à des possibilités qu’elles ne rencontreraient pas ailleurs. Il faut en repenser l’architecture, les espaces, les horaires, les emplois du temps ou encore la manière dont elles répartissent les élèves, de manière à encourager les individus à travailler ensemble. Les technologies numériques doivent servir à renforcer et compléter – et non remplacer – l’école. Afin d’ouvrir la voie vers cet avenir auquel nous aspirons, les écoles doivent garantir le respect des droits humains et se montrer exemplaires en matière de durabilité et de neutralité carbone.
  • L’existence est jalonnée d’opportunités éducatives qui se déploient dans différents espaces culturels et sociaux. Il appartient aux individus de les saisir et aux collectivités de les développer. Chacun doit avoir accès, tout au long de sa vie, à de vraies opportunités éducatives de qualité. Nous devons mettre en relation l’ensemble des espaces d’apprentissage, qu’ils soient bâtis, naturels ou encore en ligne, pour pouvoir tirer profit de leur spécificité. En matière d’éducation, les principales responsabilités incombent aux gouvernements, dont il faut par conséquent renforcer la capacité de financement public et de régulation. Le droit à l’éducation doit aussi être élargi pour durer toute la vie, et inclure le droit à l’information, à la culture, à la science et à la connectivité. »

Ce rapport fournit des orientations vitales pour l’évolution de notre société et de notre planète et mérite donc l’attention de tout un chacun.

La Commission luxembourgeoise pour la coopération avec l’UNESCO salue les activités pédagogiques entreprises dans les écoles associées de l’UNESCO et dans les désignations UNESCO du Luxembourg qui d’ores et déjà œuvrent pour une éducation à la citoyenneté mondiale, une formation au développement durable et à une plus grande inclusivité.

[i] Toutes les citations proviennent de la version résumée du rapport, accessible en ligne sous (https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000379381_fre). Le rapport complet est accessible à la bibliothèque numérique de l’UNESCO (unesdoc.unesco.org) via la référence « Repenser nos futurs ensemble ».

Les futurs de l'éducation
Les futurs de l'éducation
©UNESCO

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