Journée mondiale de la liberté de la presse 2016

Communiqué de Presse 

En 1993, l’Assemblée générale des Nations-Unies a proclamé le 3 mai Journée mondiale de la liberté de la presse.

Un signal fort pour nous rappeler l’importance primordiale d’une presse libre et indépendante. L’UNESCO est l’agence des Nations Unies dont le mandat défend les droits humains et les libertés fondamentales en général, et la liberté d’expression et la liberté de la presse en particulier. Pour y parvenir elle doit favoriser « la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d’information des masses et recommande, à cet effet, tels accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par l’image … » .

En 2016, les célébrations principales de la Journée mondiale de la liberté de la presse se tiendront à Helsinki (Finlande) du 2 au 4 mai. Les thèmes retenus cette année sont :

- garantir la liberté d’information en tant que liberté fondamentale et droit humain ;

- protéger la liberté de la presse contre la censure et la surveillance excessive et

- assurer la sécurité des journalistes en ligne et hors ligne. 

Le lien entre la liberté de la presse et le développement durable est établi pour la première fois cette année suite à l’adoption en 2015 par les Nations Unies des Objectifs de développement durable pour 2030, qui reconnaissent la nécessité de « garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux » (Objectif 16, cible 10). 

L’importance de médias libres et indépendants pour informer les citoyens est cruciale pour atteindre les Objectifs de développement durable souligne la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, dans le message qu’elle délivre à l’occasion de la Journée : « En cette période d’instabilité et de bouleversements mondiaux, alors que nous devons faire face à de nouveaux défis qui exigent une coopération et une action internationales, le besoin d’une information de qualité n’a jamais été aussi grand. Il faut pour cela bâtir solidement un environnement propice à la liberté d’expression et des systèmes performants pour garantir le droit de savoir ».

Nous ne pouvons toutefois que constater qu’au sein même de l’Union européenne, qui se réclame une communauté de valeurs, dans certains pays, les médias sont muselés et les journalistes,reporters, photographes, cameramen et blogueurs gênés dans leur travail. Dans un monde, où les nouvelles technologies et les réseaux sociaux nous inondent d’informations souvent invérifiées et invérifiables, une presse indépendante qui jouit de la pleine liberté de recherche et d’investigation est plus importante que jamais. 

« Reporters sans frontières » a déploré en 2013 une dégradation « profonde et préoccupante » de la liberté de la presse, une situation qui n’a cessé d’empirer depuis. Cette évolution regrettable et dangereuse est causée par le durcissement de nombreux régimes, la mise en place d’idéologies liberticides, les guerres civiles ou les peuples en migration. Autocensure et peur des journalistes, reporters ou blogueurs devant des représailles physiques ou carcérales d’un autre âge sont inadmissibles.

Tous les ans, le 3 mai, l’UNESCO décerne le « Prix mondial de la liberté de la Presse Guillermo Cano ». Cette année, ce prix qui porte le nom d’un journaliste et éditeur colombien assassiné en 1968 par les milieux des narcotrafiquants, est décerné à la journaliste azerbaïdjanaise Khadija Ismaylova. La lauréate du prix doté de 25.000 dollars est journaliste d’investigation libre et travaille entre autres pour Radio Free Europe. En prison depuis 2014, elle a été condamnée en 2015 à sept ans et demi de prison « pour abus de pouvoir et évasion fiscale ».

En 2013, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution proclamant le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. La date a été choisie en mémoire de l’assassinat de deux journalistes français au Mali le 2 novembre 2013. Désormais, tous les ans, le 2 novembre, des manifestations sont organisées dans le cadre de cette journée. Trop de crimes contre les journalistes en effet ne sont jamais sanctionnés : perpétrés sur ordre des régimes en place, dans des conditions de guerre civile, par des criminels qui souvent corrompent et intimident les autorités locales, ces crimes contre les journalistes, reporters, photographes ou cameramen restent le plus souvent impunis. 

Dans une société comme la nôtre, où nous nous sommes installés dans un bien-être confortable, où les grands combats d’opinion ne semblent pas avoir dépassé le seuil du nouveau millénaire, il est utile de se rappeler la pensée si juste du journaliste birman Win Tin : « La liberté de l’information est celle qui permet de vérifier l’existence de toutes les autres ». 

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